Répondant à l’invitation du préfet de la région du Guémon, au nom du corps préfectoral, M. Joseph Blanchard DOH, Médiateur Délégué de la région du Guémon, a honoré de sa présence la quatorzième conférence des membres dudit corps, tenue le jeudi 6 mars 2025 au centre culturel de Kouibly.
Placée sous la présidence effective de M. Ibrahima CISSÉ, préfet de région et préfet du département de Duékoué, cette conférence avait pour thème : « La région du Guémon face aux défis de l’année électorale 2025 : Quelles dispositions pour un scrutin apaisé ? »
Après la libation effectuée par l’honorable BAILLY Honoré, chef central de Kouibly, les prières œcuméniques et le mot de bienvenue du représentant du maire de la commune de Kouibly, le président de la conférence a, dans son discours d’ouverture, remercié tous les participants et décrypté l’actualité politique du pays, en mettant l’accent sur les élections présidentielles d’octobre 2025. Il a également souligné l’angoisse et les mythes qui entourent les élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Ces concepts, sources de préjugés et de stéréotypes, engendrent parfois des énigmes et de la méfiance quant à l’organisation d’un scrutin apaisé. « Il faut se défaire de cette psychose », a-t-il insisté, recommandant une mobilisation et une sensibilisation accrues sur les enjeux électoraux. C’est d’ailleurs ce qui justifie le choix du thème de cette quatorzième conférence.
Pour conclure son propos, le représentant régional du chef de l’État a lancé un appel à toutes les couches sociales, particulièrement à la jeunesse du Guémon et plus spécifiquement à celle de Kouibly, afin qu’elle tourne la page du passé et évite de servir de cobayes, de complices ou d’instruments aux mains des politiciens, qui les abandonnent souvent après s’en être servis. À l’égard des chefs traditionnels, il a déploré leur passivité face aux dérives de la jeunesse, ce qui donne l’impression d’une complicité ou d’une connivence avec leurs progénitures. Il a ainsi appelé à une responsabilité collective dans l’éducation et l’encadrement des jeunes.
À la suite du préfet de région, M. ANKOUN Kouadio, préfet du département de Kouibly, a retracé l’historique de la ville. À l’origine, Kouibly s’appelait MIAMBLY, ce qui signifie littéralement en langue Wê « CHEZ MIAN ». L’ancêtre fondateur, MIAN, était un redoutable guerrier qui a farouchement repoussé à plusieurs reprises la pénétration coloniale dans sa contrée. Affaibli et abandonné par les siens dans cette bataille anticoloniale, il finit par abdiquer. Ainsi, en 1912, le premier commandant de cercle installé dans la région imposa l’appellation KOUIBLY, qui signifie « CHEZ LE BLANC ». Depuis lors, le campement MIAMBLY a connu plusieurs métamorphoses administratives sous cette nouvelle dénomination. En 1961, Kouibly fut érigé en sous-préfecture, puis en département en 2002. Il compte quatre sous-préfectures (Kouibly, Ouably-Gnondrou, Nidrou et Totodrou) et cinquante-trois (53) villages. Kouibly est un département agricole, vivant principalement des revenus des cultures de rente et vivrières. Sa population est composite, avec une importante proportion d’allogènes et d’allochtones. Cependant, le département reste enclavé en raison de routes impraticables pendant la saison des pluies. C’est pourquoi l’autorité préfectorale a lancé un appel vibrant à toutes les forces vives de la nation pour transformer le rêve de sa population en réalité, notamment par le bitumage de l’axe Man-Kouibly, afin de faciliter l’écoulement des produits agricoles vers les marchés.
Après l’exposé du préfet, Mme Gervaise GNÉPA, directrice régionale du ministère de la Solidarité Nationale, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la Pauvreté, a développé le sous-thème : « Quelles contributions du corps social pour une année électorale apaisée dans la région du Guémon ? ».
Pour éclairer l’auditoire, la conférencière a identifié sept (7) piliers essentiels : la sensibilisation et l’éducation civique, l’engagement des leaders communautaires, la promotion de la cohésion sociale, l’encouragement à la participation électorale, la surveillance des élections, la médiation des conflits et l’utilisation des médias.
La maîtrise dont a fait preuve Mme Gervaise GNÉPA a captivé l’audience, au point que les participants, lors de la séance de questions, se sont transformés en laudateurs. Le président de la conférence a salué la culture intellectuelle des chefs coutumiers, les exhortant à redoubler d’efforts dans l’éducation de leurs communautés.
Intervenant à son tour, le Médiateur Délégué a exprimé sa gratitude au corps préfectoral pour l’honneur qui lui a été fait. Il a ensuite présenté l’institution du Médiateur de la République, ses attributions, ses rôles et ses missions. Enfin, il a annoncé ses prochaines tournées régionales dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action 2025, visant à sensibiliser la population en faveur de la paix, du renforcement de la cohésion sociale et de la non-violence avant, pendant et après les élections présidentielles d’octobre 2025.
La conférence s’est achevée par des dons divers, des photos de famille, un repas offert par le corps préfectoral et des interviews des invités, dont celle du Médiateur Délégué avec la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI).


