A l’invitation de la communauté Sénoufo résidant dans le département de Séguéla, le Médiateur Délégué des régions du Worodougou et du Béré, Soro Doh Siélé a animé, le vendredi 25 juillet 2025, au centre culturel de ladite ville, une causerie débat sur la contribution des alliances inter-ethniques dans le renforcement de la cohésion sociale.
Dans son exposé, le Médiateur Délégué a articulé autour des points suivants :
– La compréhension et le contenu des alliances inter-ethniques ;
– La cartographie des alliances inter-ethniques en Côte d’Ivoire ;
– La contribution des alliances inter-ethniques dans la résolution, la prévention et le renforcement de la cohésion sociale.
Ainsi, on notera que les alliances inter-ethniques, caractérisées par la sacralité, sont des pactes de non-agression et de solidarité signés par des communautés, des tribus, des peuples. Le Médiateur Délégué a relevé qu’elles obéissaient à des règles et principes bien établis. A savoir, qu’il était interdit par exemple, aux alliés de se verser mutuellement le sang ; d’ôter la vie à un allié, de porter atteinte à son intégrité physique ni compromettre son honorabilité, ajoutant également que les alliés avaient un devoir d’ingérence ou de médiation dans les conflits opposant des communautés alliées ; de ne pas entrer en conflit, de ne pas recourir à la violence dans le règlement des différends…
Au regard de la cartographie des alliances inter-ethniques, le Médiateur Délégué, Soro Doh Siélé a fait remarquer que la Côte d’Ivoire était riche en alliances inter-ethniques dont les plus courantes sont : Baoulé-Agni ; Agni-Abron ; Abbey-Attié ; Abbey-Dida ; Attié-Dida ; Adjoukrou-Godié ; Bété-Dida-Kroumen- Gagou-Bakwé ; Sénoufo-Koyaka-Mahouka-Lobi-Koulango-Gouro-Guéré….
Quelle contribution des alliances inter-ethniques dans la résolution, la prévention et le renforcement de la cohésion sociale ? A cette interrogation, le Médiateur Délégué des régions du Worodougou et du Béré a souligné que les alliances inter-ethniques vont au-delà des simples blagues entre alliés car elles constituent de précieux mécanismes traditionnels de règlement des conflits. « Les alliances inter-ethniques sont des trésors de paix et de cohésion sociale car elles favorisent le vivre-ensemble et la cohabitation pacifique entre alliés. Elles se présentent comme des garde-fous contre les tensions sociales », a déclaré Soro Doh Siélé. Soutenant que pour la résolution d’un conflit ou d’un malentendu entre alliés, l’on se réfère aux accords conclus par ces derniers. « Dans le cas d’un conflit opposant un Yacouba à un Gouro par exemple, la médiation entre ces deux protagonistes peut être assurée par un Sénoufo allié », a-t-il indiqué.
Il a conclu son exposé en plaidant pour la promotion et la vulgarisation des alliances inter-ethniques et l’organisation d’une journée régionale dédiée à celles-ci, ce qui permettrait non seulement de les faire connaître au grand public, mais aussi de sensibiliser particulièrement les jeunes à ces valeurs de tolérance, de pardon et de solidarité intercommunautaire.


